CARISTO-PF
CAractérisation et gestion des RISques environnementaux et sanitaires liés au développement du phyTObenthos ciguatérigène en Polynésie française
Contrat de projets Etat/Pays 2015-2020, volet Recherche et Innovation : Projet Caristo-Pf (2016-2018)
Partenaires :
1) Laboratoire des Micro-algues Toxiques, Institut Louis Malardé, UMR 241-EIO, Tahiti
2) Institut de Recherche pour le Développement, UMR 241-EIO, Tahiti
3) Université de Polynésie Française, UMR 241-EIO, Tahiti
4) Laboratoire Phycotoxines, Ifremer de Nantes, France
4) Laboratoire de Radioécologie, Agence Internationale de l’Energie Atomique, Monaco
5) Institut National des Sciences Mathématiques et leurs Intéractions, CNRS, Paris, France
La consommation de produits marins contaminés par des biotoxines marines constitue aujourd’hui un problème de santé publique persistant, aux conséquences économiques réelles pour les populations autochtones de Polynésie française et de la région Pacifique, très dépendantes sur le plan alimentaire des ressources de leurs lagons. Parmi les différents syndromes d’intoxication recensés en Polynésie, l’intoxication ciguatérique représente la cause majeure, voire exclusive, des empoisonnements par produits de la mer (www.ciguatera-online.com). La ciguatéra résulte de la consommation de poissons récifaux, habituellement comestibles, contaminés naturellement par des neurotoxines, les ciguatoxines (CTXs). Ces toxines sont produites par un dinoflagellé benthique, Gambierdiscus, dont plusieurs espèces sont présentes dans les lagons polynésiens. La colonisation massive de l’écosystème récifal par Gambierdiscus conduit, à terme, à la bioaccumulation des CTXs et, partant, à la contamination de l’ensemble de la chaîne trophique. Certaines cyanobactéries marines benthiques (Oscillatoriales) pourraient également être largement impliquées dans ce phénomène éco-toxicologique.
L’objectif général du projet Caristo-Pf est de concourir à une meilleure maîtrise des risques sanitaires liés aux intoxications de type ciguatéra en Polynésie française, en privilégiant une approche intégrative qui cible les trois composantes-clés de la chaîne trophique de la ciguatéra : les communautés du phytobenthos ciguatérigène (axe 1), les vecteurs d’intoxication (axe 2) et les populations humaines exposées à ce risque toxique (axe 3).
L’axe 1 consistera notamment à relier les diversités génétique (composition en espèces) et chimique (profils toxiniques) observées au sein du phytobenthos ciguatérigène de plusieurs lagons de Polynésie, au statut ciguatérique très contrasté de ces îles.
L’axe 2 s’attachera à caractériser les différents vecteurs de la ciguatéra en Polynésie (y compris ceux considérés comme émergents, e.g les invertébrés marins), et à décrypter les processus de bioaccumulation et de biotransformation des toxines de la ciguatéra, notamment au moyen d’expériences de contaminations ex situ de poissons herbivores et carnivores.
L’axe 3, enfin, visera à améliorer la gestion du risque ciguatérique au sein des populations les plus vulnérables, au moyen d’actions ciblées, telles que la contribution au développement d’un outil- diagnostique chez les patients intoxiqués, ou encore la consolidation d’outils existant (réseau de surveillance épidémiologique, site internet, etc.) en vue d’une meilleure information et sensibilisation du public.
Coordinatrice/contact : Dr Mireille Chinain, Laboratoire Micro-algues Toxiques, ILM, UMR 241-EIO ; mchinain@ilm.pf